Projet école

Connaître l’histoire pour inventer l’avenir

Une école pour les filles

Si les garçons sont dotés d’une école publique, il faut attendre 1868 pour que, sous la pression préfectorale, la ville d’Audierne envisage de créer une école digne de ce nom pour les filles. C’est, tout d’abord, une école libre, celle de Mlle Denic, rue Coste-Cleden (Guezno), qui est transformée en école publique de filles. Mais les conditions sont insatisfaisantes. En 1873, un premier projet d’école, au Stum, voit le jour. La ville y a une bande de terrain de remblai né de la construction de la Route Royale (RN 165), dont elle souhaitait faire, avec l’accord du Domaine, le prolongement de la promenade de la Grande Allée. La parcelle est jugée trop étroite par l’architecte Bigot et le projet trop onéreux par la ville. C’est l’abandon. Cependant, en 1879, Bigot dresse les plans de la future école, approuvés par le préfet le 19 mars 1880. Le projet nécessite l’acquisition du jardin de Camille Pastol, incapable majeur, par voie d’expropriation. Deux ans plus tard, on envisage toujours plusieurs options.

Plan de 1879 par Bigot, architecte, archives municipales commune historique d’Audierne (1M4/1).

 Vue de l’école dans les années 1950. Carte-postale GABY (coll. particulière, tdr)

L’école du Stum sort de terre

C’est 1er juin 1884, que le conseil vote la construction, au Stum, de deux écoles de filles et de garçons et d’une maternelle. La parcelle cédée par le Domaine ainsi que des terrains maraîchers appartenant à Victor Pastol, notaire, permettraient de disposer de la surface nécessaire. Les plans pour une école de filles et une maison pour les institutrices sont dressés par l’architecte A. Le Dault.

Le terrain acheté en 1889 après expropriation, la construction démarre. C’est alors que le conseil municipal décide l’ajout d’une aile pour y accueillir les garçons, l’école de la maison Broquet (actuelle étude Dagorn) étant jugée insuffisante. En 1891, le projet est approuvé. Les travaux se poursuivent pour ne s’achever totalement qu’en 1893, après de multiples péripéties. Les classes accueillent cependant déjà leurs élèves depuis 1892.

Quelques travaux auront lieu au fil des ans pour répondre à l’augmentation des effectifs, jusqu’à l’ajout d’une cantine, extrémité ouest de l’école de filles, en 1946.

Le Groupe scolaire Pierre-Le Lec

C’est en 1952 que l’école du Stum prend le nom de « Groupe scolaire Pierre-Le Lec », en hommage à l’instituteur tué accidentellement par un « soldat Russe » le 6 août 1944, au cours d’une fusillade.

Le 28 novembre 1969, une explosion due au gaz souffle la partie ouest de l’école, amenant à sa destruction. Subsistent la maison des instituteurs et l’extrémité est de l’école de garçons à côté de 800 m3 de gravats qui serviront au comblement de l’anse du môle. A la place des bâtiments détruits, la municipalité de Jean Cabillic décide de construire des écoles maternelle et primaire mixte ainsi qu’une cantine « selon le procédé industriel ».

Une école pour demain

Depuis la fusion entre Audierne et Esquibien en 2016, les deux écoles publiques sont gérées par la commune. La diminution des effectifs scolaires, le vieillissement des bâtiments et la nécessité de rénovation énergétique ont conduit la municipalité à missionner le cabinet d’étude Verifica pour l’accompagner dans la définition des besoins en bâtiments scolaires. Cette opération s’inscrit dans le programme Petites Villes de Demain visant à soutenir les projets de dynamisation des centres-villes, et particulièrement les opérations de rénovation du patrimoine bâti.

Méthodologie employée

Une première étape a été consacrée à un diagnostic technique des trois sites pressentis (Esquibien, Pierre-Le Lec et Saint Joseph)

S’en est suivie une phase de concertation des usagers afin de recueillir les besoins de chaque école et d’analyser les scénarios en tenant compte du prix, mais également des problématiques urbaines et opérationnelles (confort, stationnement, déplacements des élèves, accessibilité des équipements de proximité, dynamisation du centre-ville…).

Deux scénarios ont été écartés, du fait de leur coût : conservation des écoles Pierre-Le Lec et du Bourg d’Esquibien et construction d’une école neuve.

Solution envisagée

Compte-tenu des résultats de la concertation et de l’étude, tous les usagers se sont accordés sur la nécessité de fusionner les deux écoles. Concernant le choix du site, au regard des coûts, de la disponibilité foncière, de la réutilisation des espaces, de l’intégration de l’école dans la cité et surtout du bien-être des enfants, c’est l’option de la fusion sur le site de Pierre-Le Lec qui a été retenue.

L’étude a mis en exergue certains inconvénients et points de vigilance qu’il conviendra de traiter : stationnement, accessibilité PMR, contraintes techniques face aux risques de submersion et de glissement de terrain. Ces éléments sont pris en compte dans le programme des travaux et la consultation de maîtrise d’œuvre afin d’apporter des solutions pérennes.

Prochaines étapes

La commune travaille sur les modalités de relogement et de restauration des élèves durant le temps des travaux afin d’offrir les meilleures conditions pour les enfants, les enseignants et le personnel communal.

En parallèle, la concertation se poursuit par la constitution d’un groupe de travail permanent, appelé « Comité de concertation » composé de représentants des parents et des enseignants.

La prochaine étape porte sur le lancement de la consultation de maîtrise d’œuvre à partir du programme des travaux.

Vue imprenable depuis l’école Pierre-Le Lec par une matinée d’hiver.